Et si je quittais ma casquette de Freelance ?

J’y ai pensé plusieurs fois ces derniers mois. Surtout fin 2015. Et si j’arrêtais ? Et si c’était le moment de dire stop ? Et si c’était mieux de ne pas pousser plus loin cette histoire ? Pourquoi continuer ainsi sur plusieurs fronts ?… Pour diverses raisons aussi simples que courantes, aussi banales que prévisibles, j’ai ressenti à quelques reprises cette impression qu’insister pourrait être une erreur. Je me suis demandée si  je n’avais pas eu tort de vouloir porter deux casquettes en même temps tout comme je me suis interrogée sur le probable risque que je n’ai plus assez de temps pour tout le reste. La vie personnelle, le temps pour soi et ses proches, le temps pour les loisirs. Et bien entendu, j’ai aussi pensé au fait que tout cela était peut-être aussi le meilleur moyen de se surmener et d’en faire trop, en prenant des risques pour la santé, le moral, la motivation et tout ce qui s’en suit.

Avais-je vu trop grand en voulant me lancer dans une vie de salariée-freelance même si j’envisageais de doubler ces deux vies pro pour une période seulement ? Avais-je surestimé ma capacité à tenir le coup moralement autant que physiquement ? Aurais-je mieux fait de patienter avant de m’inscrire au statut d’auto-entrepreneur en janvier 2015 ?

Voilà, voilà aussi ce qui me traversait encore début 2016. Des questions. Des doutes. Des interrogations de fond. De celles qui pourraient vous sécher sur place au point que vous vous mettiez à chercher fissa sur Google comment faire pour mettre fin à ce boulot en Freelance et sonner le glas d’une aventure pro intense mais prenante, très prenante.

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Je mentirai si j’écrivais ici que même aujourd’hui, je ne me pose plus la question qui est d’arrêter ou non. Cette question est là. Elle se pointe certains matins, certains soirs. Quand je suis fatiguée. Quand je sais qu’une semaine serait longue et chargée.

Pourtant

Pourtant, je tiens le coup sans chercher à le tenir. Je fais face, à certaines difficultés propres au travail sur le web, à certaines complications parfois dans la relation client, aux obligations que j’ai en bossant pour d’autres. Et même si ces questions me traversent encore quelques fois, je me maintiens et j’apprends, chaque jour un peu plus. Je cadre mon affaire. Je cadre ma rémunération. Je tente de ne pas ou plus me laisser déborder non pas par moi mais pas des personnes sans savoir vivre.

Tout ça n’est pas simple, bien au contraire. J’ai cru aussi à un moment avoir peut-être inconsciemment cédé à ce phénomène de mode qui a longtemps traîné sur le web et en dehors l’an dernier. Une mode qui laissait croire au travers d’articles de presse, d’articles web et autres reportages télé, que la vie pro d’indépendant était une partie de plaisir du matin au soir. Qui laissait penser que le freelance était une espèce d’extra-terrestre qui ne faisait que ce qu’il voulait quand il le voulait, en restant par exemple en pyjama all day long à boire des cafés devant son écran à attendre que la facture soit payée par magie pour un job qu’on ne le voit jamais pratiquer.

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Mais non, je n’ai pas cédé à ce phénomène ni à aucun autre. Je repense d’ailleurs parfois à ces longs mois pendant lesquels j’ai réfléchir, me suis documentée et ai fait diverses recherches sur l’auto-entrepreneuriat avant de me lancer. Je repense aussi quelques fois à cette année où je bossais déjà en plus de mon salariat, sans statut aucun.

Et là je sais alors que tout ça n’est pas une erreur. Que c’était mûrement réfléchi, préparé et validé par la principale intéressée : moi.

Et là je pense à ces client(e)s qui sont satisfait(e)s et disent merci, par email ou de vive voix.

Et là je pense aussi aux factures honorées, à temps ou en retard. Je pense à ces sous gagnés en bossant, parfois tard le soir ou le week-end.

Et là je me souviens que j’aime ce que je fais. En freelance. Et je souris. Car malgré les doutes et les questions, cette aventure je voulais la vivre et veux encore la vivre. Car malgré les obstacles qui se pointent parfois, ce mode de travail reste quelque chose que j’aime. Un mode de travail pas toujours si différent du salariat qu’on peut le penser de prime abord. Et suffisamment différent cependant pour que j’ai encore plus envie de le vivre, maintenant et pour encore longtemps.

Alors, même si des questions et doutes me poursuivent encore et me traversent, je ne me laisserai pas envahir au point de lâcher l’affaire. Je garderai cette casquette. Parce que je l’aime bien, avec ses qualités et ses défauts. Ses avantages et ses inconvénients.

C’est là qu’on me posera peut-être une autre question prévisible elle-aussi. Qu’en est-il de l’option qui serait de quitter la casquette de salariée ?


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Griselidis
Griselidis

Maman depuis septembre 2018, j'alimente cet humble blog avec des tranches de vie du quotidien depuis plus de 9 ans. En partageant sur les plantes de notre jungle intérieure ou encore sur notre vie de famille recomposée

11 commentaires

    • Coucou Tania ! Les semaines sont bien remplies et quelque part je ne pas dire que je m’ennuie. Mais j’attends sagement le moment où je pourrais me concentrer uniquement sur une de mes deux activités. J’assume pleinement de préférer la partie free-lance.

  1. Nous avons les mêmes interrogations je crois :)
    Pour l’instant, je cumule aussi, entre un CDD et quelques clients mais jusqu’à quand ? Comme je suis incapable de savoir de quoi mon avenir professionnel sera fait, pour l’instant, je vis au jour le jour en continuant à apprendre, à me faire plaisir et à développer mes compétences et mon réseau …
    On verra par la suite. La situation n’est pas des plus confortable mais celle de la routine ne l’est pas non plus :)

    • Oui la routine n’a pas de place dans nos vies. Encore que, dans le Perso j’apprécie cette stabilité qu’offre le salariat et le filet de sécurité qu’il est. Et même si je suis un bébé free-lance de mon point de vue, je commence à ressentir des signes caractéristiques du détachement à ce filet. Je ne crache pas dans la soupe pour le salariat. Mais le contexte actuel de vente/rachat de l’entreprise pour laquelle je bosse a tendance à ne plus rassurer comme avant. Le salariat même en cdi ne garantit pas une stabilité absolue

  2. Je me suis posée les mêmes questions, et finalement j’ai renoncé, j’en ai été heureuse. Avec du recul je pense que je me suis précipitée, et je me dis que si j’avais un peu attendu les choses auraient été différentes.
    Après, on ne revient pas en arrière, et je ne regrette pas cette aventure. J’ai même parfois un petit pincement au cœur, mais les choses sont ce qu’elles sont, et aujourd’hui j’apprécie encore plus certaines choses.
    Bon courage à toi en tout cas, j’espère que tu trouveras la réponse à tes interrogations.

  3. Je cumule aussi… avec, dans un coin de ma tête, le sentiment que je ne pourrai pas me lancer pleinement en ayant un travail à côté. Déjà, j’ai du mal à démarcher les entreprises que je veux cibler car je travaille en open space et même s’il est petit, je ne m’imagine pas passer des coups de fil « perso » sur mon temps salarié, devant les personnes que j’encadre :) Je sais aussi que je ne pourrai pas décrocher si le client m’appelle sur des heures de travail « normales ». Donc pour l’instant, je ne m’engage que sur de petits projets, pour des gens de mon réseau, qui ne sont pas la cible réelle que je vise à l’arrivée :)

    Je prends ça comme une phase de construction, où je travaille mon projet comme une « entreprise classique ». Je réfléchis au business plan, j’échange beaucoup avec mon entourage pour avoir des conseils, affiner ma cible & mon offre… et on verra bien quand « faire le saut » pour de bon !

    Retirer la casquette de salariée, ça peut aussi correspondre à une période de « transition », où tu as le sentiment d’avoir fait le tour d’un job et où la démission/rupture conventionnelle te donne le coup de pouce nécessaire pour franchir le pas…

    • Coucou Lou, je vois en effet ça comme une sorte de période de transition. Même si elle dure. Plus que prévu. Ceci dit le positif est que cela m’autorise à souffler quand le salariat est trop usant par phase.
      J’ai les mêmes limites que toi pour les coupe de fils. Sauf mega urgence je m’arrange tjs pour m’isoler ou être contactée hors horaires bureau. Ce qui heureusement arrange souvent jusque là et ouf le petit réseau de clientes pour qui je bosse. Et vive le contact écrit aussi. Ça facilite la discrétion.
      J’espère qu’on saura voir quand le moment opportun de quitter une casquette pour une autre durablement arrivera. J’en suis convaincue en fait :)

  4. Si ça peut te rassurer… il n’y a pas un jour ou je ne doute pas.
    Comme tu dis, c’est lorsque les journées sont longues, lorsque tu vois que ton compte en banque est toujours dans le rouge (sans salaire fixe, c’est parfois compliqué), que tes clients mettent du temps à payer, ou tout simplement la période de l’année.
    Je suis beaucoup plus positive en Juin qu’en Janvier. Ça doit être les saisons.

    Mais quoiqu’il arrive, il faut t’habituer à vivre avec cette question au quotidien, car elle restera dans un coin de ta tête. Mais c’est positif :) ça veut dire que tu te remets en question tous les jours, et c’est ce qui fait ta force :)

    Bisous <3

    • Hello miss, oui ces questions sont récurrentes et je suis plutôt rassurée qu’elles ne me poussent pas à l’arrêt. Et yep c’est surtout dans les moments down qu’elles surviennent. Mais nous tiendrons le coup. Ça vaut la peine. Vraiment ! Je suis rassurée aussi de voir que cest partage. Je me sens un peu moins seule ^^
      Bises jolie free-lance !

  5. Hmm, ça fait du bien ton texte. Surtout en ce moment ;)

    J’aimerais bien savoir combien de fois on se pose cette question. Combien de fois on change d’avis (dans un sens, ou l’autre). Merci :D

    • la question est quotidienne et combien de fois je change d’avis ? bah à peu près à chaque fois ou presque. Enfin je pense à stopper sans le faire. L’état sans l’action. Jusqu’à quand ? Probablement jusqu’au jour où je pivoterai vers du sans filet only.

      Rien à voir mais : tu es juste hyper mimie ! très joli avatar !! :)

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