Passer Une plante de la terre à l’eau

Avant même que ce soit une mode presque purement commerciale ou à des fins esthétiques, la culture d’une plante dans de l’eau peut aussi avoir vocation à sauver une plante, à lui laisser le temps de se retaper ou encore de lui proposer un milieu de culture qu’elle tolère voire apprécie.

Pour avoir testé cela à plusieurs reprises, je sais que passer une plante de la terre à une culture en eau ne s’improvise pas.

Il faut prévoir le conteneur d’arrivée. Préparer la plante pour sa nouvelle culture… Bref, il faut réfléchir à ce changement de culture avant de commencer à l’effectuer.

Pour avoir procédé à cette modification de culture pour plusieurs plantes, voici quelques petits constats que j’ai pu faire au cours de mes expériences :

Il faut prévoir du temps : Le retrait de la terre, que la plante soit de grande taille ou non, peut être assez long. Cela me prend en moyenne 45 minutes pour une plante de 15 à 30 cm de hauteur, jusqu’à 1h30 pour des plantes plus hautes et/ou larges allant de 70 cm de hauteur à 1m20.
On peut faire des découvertes : Il m’est arrivé à deux reprises de découvrir combien hélas, le mélange dans lequel certaines plantes évoluaient était pauvre. Une fois, la plante n’avait dans son pot que de la fibre de coco et quasiment pas de terreau. J’ai compris ensuite pourquoi elle semblait si fatiguée et pourquoi elle n’évoluait pas.
On apprend à connaître la plante : On découvre combien le système racinaire est développé, comment il se présente, à il quoi ressemble.

Retrait de la terre

Pour ma part, je prévois toujours un espace suffisant pour retirer la terre de la motte. La plupart du temps, je prévois un grand sac poubelle pour réceptionner le plus gros de ce qui restait dans le pot et ce qui tombe quasiment seul de la motte. Selon le besoin et la plante, il peut être utile d’attacher les tiges des feuilles afin de les garder groupées pour ne pas les abîmer.

Ci-dessous, l’exemple d’une Monstera Deliciosa dont les tiges et feuilles restaient assez dressées pour qu’il ne soit pas nécessaire de les attacher. La motte était placée dans un sac poubelle pour qu’un maximum du terreau soit récupéré (et ne pas tout salir au passage).

Retrait de terre sur une Monstera Deliciosa

Ce premier retrait de terre est en général rapide. Il s’agit souvent de terreau qui était aux extrémités du pot. Ensuite, tombe souvent seule la terre très sèche et des morceaux de fibres de coco (très courant dans les pots des plantes achetées en jardinerie).

Ensuite, le boulot du retrait de terreau se fait en plusieurs étapes. Il faudra commencer à dégager la terre sur les côtés de la motte et sous la motte. Personnellement, je fais ça à la main sans gants et sans outils particuliers, pour sentir les racines et éviter d’en arracher.

Le retrait de la terre peut être long selon le volume de racines à nettoyer et selon le nombre et la nature des racines. Il m’est arrivé de devoir retirer la terre de la motte d’un piléa pépéromioides dont justement, les racines sont hyper fines. Bonjour le boulot pour retirer la terre accrochée sans abîmer des racines aussi fragiles qu’étroites !

Quand la terre semble rester accrochée à la motte de racines, on peut s’aider de plusieurs rinçages. L’idéal est de pouvoir travailler dehors avec par exemple un tuyau d’arrosage dont la pression de l’eau serait assez légère pour ne pas agresser ni abîmer les racines. En intérieur, c’est plus compliqué mais faisable, avec un seau pour récupérer la terre qui tombe au rinçage. Une passoire peut aussi être utile si ses trous sont assez étroits pour ne pas laisser passer trop de terreau.

Retrait de terre de la motte

Le retrait de la terre pouvant être assez long, il ne faut pas hésiter à s’accorder des pauses :) Croyez-en mon expérience ;) Toujours est-il qu’une fois que c’est fini, même s’il reste un soupçon de terre qui est vraiment collée aux racines, ce n’est pas grave. Souvent, la terre se décollera au fil des jours qui suivront dans l’eau. Elle pourra être doucement être retirée au détour de futurs rinçages du pot dans les semaines qui arriveront.

L’installation de la plante dans l’eau

Lors de l’installation de la plante dans son conteneur d’arrivée avec donc de l’eau, il est préférable d’installer les éventuels cailloux (préalablement lavés) ou autres éléments décoratifs) dans le pot ou vase. Ensuite, il convient d’y mettre un eau à température ambiante (qu’on aura donc laissé reposer plusieurs heures). L’eau quant à elle devra être peu ou pas calcaire dans la mesure du possible et pourquoi pas mixer de l’eau de pluie, de l’eau du robinet ainsi que de l’eau de source.

Pour ma part, je ne mets aucun engrais dans les jours voire deux premières semaines qui suivent la mise en eau de la plante. Le temps que la plante s’adapte d’abord à ce changement drastique de culture et qu’elle s’adapte doucement à son nouvel environnement direct.

Une fois la plante installée dans son pot, je ne mets de l’eau que jusqu’à la base des tiges, c’est à dire au même niveau qu’était la terre auparavant. Et je laisse la plante tranquille, pour observer comment les racines réagissent une fois dans l’eau lors des jours qui suivent.

L’évolution des racines lors des premières semaines après mise en eau de la plante

Bien qu’un très bon rinçage puis nettoyage des racines soient intervenus avant la mise en eau de la plante, il est presque systématique de constater dans les premières semaines, une sorte de sélection naturelle des racines.

Pour cela, il suffit de retirer la plante de l’eau et d’observer la motte. On remarque très vite que certaines racines (environ 15 à 25% d’entre elles), sont devenues molles et ont pris une couleur marron caractéristique d’une racine morte. Ci-dessous l’exemple de la motte racinaire d’un Philodendron Atom pour lequel on voit clairement les racines mortes suite au passage de la plante dans l’eau :

Anciennes Racines du Philo Atom dans l'eau

Pour rendre la motte plus légère et plus propre, ainsi que pour éviter que ces racines mortes ne polluent l’eau, il suffit alors de passer le paquet de racines sous un filet d’eau pour que la plupart tombent toutes seules.

Voici la même motte beaucoup plus claire après retrait des racines mortes :

Philodendron Atom - Racines mortes retirées - Motte propre.jpg

Cette motte de racines a beau être très riche, elle est tout de même beaucoup plus clean une fois les vieilles racines retirées.

Il faut d’ailleurs savoir que d’autres racines mourront par la suite. Moins nombreuses heureusement. Cela fait partie d’une certaine façon, des étapes qui montrent l’adaptation progressive de la plante à son nouveau milieu de culture.

C’est aussi en retirant les anciennes racines qui sont mortes, qu’on découvre souvent les nouvelles racines qui sont venues les remplacer. Une autre preuve que la plante a pris ses marques et continue à les prendre, dans ce nouvel environnement.

La Suite :)

Je l’avoue, la partie « retrait de la terre » n’est pas glamour. Elle peut même apparaître comme longue et pénible. Mais une fois que c’est fait, on est vite et finalement assez rapidement récompensé(e) quand on voit arriver les nouvelles racines de sa plante qui évolue désormais dans l’eau.

Monsteras Deliciosa et Chat

C’est un vrai plaisir de découvrir qu’une plante réagit bien à ce type de modification de mode de culture. Parce qu’il ne faut jamais oublier que ce type de changement n’est pas sans risque et n’est pas sans impact sur une plante. D’où l’intérêt de bien s’informer et se documenter sur la plante concernée avant de procéder à ce type de changement.

En effet certaines plantes sont connues pour tolérer et même apprécier la culture en eau. Cependant, si d’autres peuvent y survivre, il se peut que ce milieu de culture ne leur soit pas forcément favorable. Ce n’est pas parce qu’on peut aisément bouturer une plante dans de l’eau pendant des semaines que celle-ci une fois adulte, réussira à y évoluer convenablement sur la durée.

Un passage de terre à eau peut aussi être un changement à court et moyen terme, sans qu’il soit question d’y laisser la plante forever :) C’est souvent ce que je fais avec un piléa quand il est fatigué ou que par exemple, son terreau après acquisition de le plante, semble lui faire plus de mal que de bien. Ensuite, une fois que la plante a repris une bonne santé dans l’eau, je la passe alors dans un terreau adapté.


Je tenais aussi à préciser au passage, que mes quelques articles sur la question ne concernent pas la culture en eau au sens strict. Il n’y a pas ici d’utilisation de système de renouvellement de l’eau comme dans un aquarium. Pas d’usage de substrat spécifique. Je n’exclus pas de le faire un jour, mais je suis encore loin de tout cela.

Je me contente donc d’expérimenter et de partager une culture en eau minimaliste avec des plantes pour lesquelles je me suis documentée au préalable.

Bel après-midi

Partager :
Griselidis
Griselidis

Maman depuis septembre 2018, j'alimente cet humble blog avec des tranches de vie du quotidien depuis plus de 9 ans. En partageant sur les plantes de notre jungle intérieure ou encore sur notre vie de famille recomposée

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *