L’Homme Irrationnel de Woody Allen

J’adore Joaquin Phoenix mais je reste quelque fois assez perplexe quant aux films dans lesquels il joue. C’est justement parce qu’il était présent dans la distribution de ce film dispo à la demande sur Canal+ que je me suis décidée à tenter le coup d’un petit visionnage, sans grande conviction.

Déjà, les films de Woody Allen, j’accroche très peu. Sûrement par méconnaissance de son travail, mais les rares films que j’ai vu de lui ne m’ont pas encouragée à pousser l’aventure plus loin.

Dans ce film, Joaquin Phoenix joue le rôle de Abe Lucas, un prof de philosophie en université, qui pour diverses raisons, débarque sur un nouveau campus à Newport pour enseigner. Son arrivée dans cette université toute nouvelle pour lui fait grand bruit. Sa réputation l’a précédé. Professeurs comme élèves connaissent déjà son goût pour l’alcool et les relations entre collègues voire avec des étudiantes. Le professeur est tout de même accueilli avec le sourire mais aussi beaucoup de cancans sur sa personne.

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On découvre ainsi ce personnage blasé et arrogant, ainsi que les principaux autres personnages du film, comme cette professeur qui lui tourne autour et avec laquelle il couchera, à savoir Rita, ou encore Jill, cette étudiante qui est attirée par lui avant même de le rencontrer.

De nombreuses scènes du film se déroulent avec les voix off des principaux personnages. On entend donc souvent Abe Lucas exposer sa vision noire de la vie, puis Jill, l’étudiante groupie, indiquer pourquoi elle trouve ce professeur si intrigant et déroutant…

Le début du film est hélas fait de beaucoup de longueurs sur la dépression du personnage de Abe. Le prof n’a plus aucun intérêt pour la vie. Ses Cours sont des discours de révoltés qui contredisent les fondements même de la discipline qu’il enseigne.

Jusqu’au moment où attablé dans un café avec Jill, l’étudiante avec qui il passe tout son temps libre, il entend la conversation d’une mère divorcée. Cette mère séparée, assise à la table à côté, explique à ses amis qu’un juge qu’elle pense corrompu, va lui retirer la garde de ses enfants. Elle indique qu’elle pense à une très grande injustice face à laquelle elle ne peut rien faire, sauf espérer hélas qu’il arrive quelque chose à ce juge.

C’est là que le film et l’intrigue commencent vraiment et que ça bouge. Avant, le film était mou. Ni plus ni moins.

En écoutant cette mère se plaindre de la terrible situation qui la touche, Abe est scandalisé. Au point même que l’étudiante en sera stupéfaite. En sortant du bar, les deux débattront d’ailleurs de l’injustice qui touche cette maman et que le potentiel décès de ce juge ne serait qu’une bonne chose.

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Après cette scène, le professeur deviendra alors comme vivant à nouveau, retournant la situation pour n’obtenir qu’une seule conclusion : La seule chose à faire est d’éliminer le fameux Juge. Il préparera alors sans en parler à qui que ce soit, l’assassinat du Juge, qu’il suivra pendant des jours pour connaître ses habitudes… Puis, il finira effectivement par tuer le juge en l’empoisonnant.

Ce meurtre quasi parfait lui redonnera la joie de vivre, avant, pendant puis après. Le professeur retrouvera alors du plaisir et de l’envie pour tout. Pour des plaisirs et envies qu’il avait perdu, comme la bonne bouffe ou le sexe.

Sauf que cette plénitude ne durera pas toujours ! La professeur Rita qu’il ne croise plus trop depuis qu’il sort officiellement avec l’étudiante, fera courir sur le campus, une théorie qui semble tirée par les cheveux et selon laquelle, Abe serait l’assassin dans l’affaire du juge qui fait la Une de tous les journaux. Cette théorie arrivera aux oreilles de Jill, désormais petite amie de Abe. Et elle y croira, jusqu’à pénétrer chez lui en son absence et tomber sur ce qui ressemble à des signes qui lui donnent raison.

Elle le confrontera. Il ne niera pas. Elle lui demandera d’aller se livrer à la police le lundi qui suit quand un homme sera arrêté pour ce meurtre commis par Abe. Mais Abe bien qu’il indique accepter de se rendre quelques jours plus tard, n’envisage pas de le faire en réalité. Sa voix OFF indique d’ailleurs clairement qu’après avoir retrouvé tous ces plaisirs de la vie, le professeur ne se voit pas être enfermé en prison.

C’est là qu’il prévoira d’éliminer la seule personne qui pourrait être un obstacle à la liberté durable, à savoir Jill.

Comment cela se finit-il ? Je ne vous dirai pas tout. Je ne suis pas fan de cette fin. Mais elle est après tout assez cynique et ironique.

Ce film n’aura donc pas été celui qui me poussera à aller spontanément vers des films de Woody Allen. J’en retiens en revanche que Joaquin Phoenix remplit bien le rôle avec un ventre énorme et un alcoolisme très convaincant. Le duo amoureux prof étudiante n’est pas attachant. Et sauf l’intrigue de fin sur la façon pour laquelle Abe optera pour éliminer l’étudiante et donc la fin, le film reste assez plat.

Dommage !

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Griselidis
Griselidis

Maman depuis septembre 2018, j'alimente cet humble blog avec des tranches de vie du quotidien depuis plus de 9 ans. En partageant sur les plantes de notre jungle intérieure ou encore sur notre vie de famille recomposée

3 commentaires

  1. Je suis restée perplexe devant ce film. Je suis allée le voir au cinéma avec mon copain il y a quelques temps, et aujourd’hui encore on a du mal à savoir si on a aimé ou non.
    Je connais mal le travail de Woody Allen et je crois même que c’est le premier film que je regarde de lui. L’intrigue est vraiment bizarre mais, en même temps, je pense que pour se laisser prendre au jeu, il faut accepter le côté complètement décalé et loufoque. C’est en pensant comme ça que j’ai, au fond, aimé à moitié le film. J’ai eu l’impression que tout ce qui s’y passait était complètement à côté de la plaque, mais l’ironie et le cynisme qui recouvrent tout le film sont des aspects qui m’ont paru intéressants et quelque peu drôles.

    Après, ce n’est certainement pas le film du siècle et, dans le fond, je ne trouve pas qu’il y ait vraiment une histoire exceptionnelle, mais disons que c’est plus pour l’ambiance du film et son ton décalé que je l’ai un peu apprécié. ^^

    • Disons que c’est un film sympa quand il n’y a rien d’autre. De mémoire, c’est ce que j’ai pensé que le générique de fin passait. Je trouvais la fin moyenne. Marrante pourquoi pas, mais moyenne. Du coup, ça ne me donne clairement pas envie d’aller voir du côté de Woody Allen ^^

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