Je ne mentirai pas. Il y a des jours avec et des jours sans. Des jours où l’envie se barre, sans demander son reste. Où la force fait défaut et donc la motivation aussi, dans la foulée. Bosser sur plusieurs fronts en parallèle, ce n’est pas toujours une partie de plaisir, quand bien même on est passionnée. Il est donc des jours comme ces derniers jours, où j’ai envie de n’être qu’une salariée, où je préfère me laisser porter par le vent. Parce que trop fatiguée, parce qu’un sentiment de finir par être submergée vous envahit et vous saisit, en vous laissant sur le carreau, sans entrain aucun.
Les Limites de la Double Activité
Toujours dans l’idée de jouer l’honnêteté jusqu’au bout, il me faut reconnaître que la double casquette de Freelance-Salariée trouve des limites. Des limites que je connais désormais bien, très bien. Les journées ne sont pas extensibles et pourtant le boulot n’attend pas. Alors, certains jours, quand il faut s’y coller après avoir déjà donné 8 heures au bureau, c’est dur. Difficile de se concentrer à nouveau. Difficile de toujours réussir à avoir une concentration longue et de qualité. Bref c’est hard que de réussir à pouvoir gérer les deux sur des semaines complètes et des mois complets. Il arrive des moments où le sentiment de ne plus avoir envie se pointe. Et là, c’est un peu le drame.
Le Coup au Moral
La Fierté en prend un coup. On était Joie de réussir à porter la double casquette sans problème aucun. Dégager de l’argent en plus du salaire classique, bosser et s’éclater en bossant, c’est franchement bon et réjouissant. C’est galvanisant. Alors quand on accuse le coup et qu’on réalise que ce n’est pas toujours simple et linéaire, qu’on se retrouve le bec dans l’eau à ne pas réussir à s’y mettre. C’est une déception, une déception personnelle. On se déçoit. Je me suis déçue moi-même récemment. En ne réussissant plus à tenir le cap comme avant l’été.
Je suis d’une nature à rebondir. D’une nature à flancher parfois, comme tout le monde, mais à flancher bien franchement pour rebondir encore plus franchement ensuite. Ces passages à vides ne sont pas des parties de plaisir. Phases de doutes intenses. Périodes de spleen. Envie de tout laisser tomber… Être mise face à ses limites et face à la réalité : Non, mener deux activités pros de front n’est pas qu’une partie de plaisir et oui ça a des revers à ne surtout pas négliger.
Rebondir
Je ne suis pas une balle mais j’aime ce mot, « Rebondir ». Oui je vais rebondir, oui je vais retrouver la foi en cette activité que j’aime. Oui je vais trouver des alternatives. Mais surtout, je vais faire gaffe, à ne pas tomber dans les limbes du surmenage. Parce que ce truc là, ça vous guette planqué dans un coin et ça vous saisit quand vous ne vous y attendez pas. Et je ne veux pas en être, très peu pour moi.
Je vais tout simplement mettre de l’eau dans mon vin. Jouer la carte du sérieux et de la raison, en calmant le rythme dans lequel j’accepte trop souvent de m’embarquer. Je suis bélier et souvent, je fonce et je réfléchis après. Sauf que là, je ne peux plus me permettre de tout faire comme ça sans que ça finisse par me coûter un jour. La santé. La santé : il ne faut pas jouer avec. Je ne veux pas me retrouver à ne plus vouloir me lever le matin ou juste à ne plus pouvoir me lever le matin parce que je me sentirai incapable de le faire. Je veux continuer à trouver du plaisir dans mes boulots. Alors je vais y aller mollo. Je vais réorganiser encore mon quotidien pro pour que tout s’articule mieux et au mieux.
Ce n’est pas un échec
Je ne vois pas tout ça comme un échec mais plutôt comme un besoin de se recentrer, un besoin de rééquilibrer le travail et la vie de tous les jours. C’est aussi sans aucun doute un signe qu’il faut aussi savoir reconnaître que tout n’est pas voué à durer de façon indéterminée. Alors freelance & Salariée, est-ce trop ? Oui et non. Oui c’est trop si on ne se limite pas à une certaine dose de travail, si on prend pas régulièrement le temps d’observer l’évolution de ce double boulot, si on ne fait pas attention à sa fatigue et à sa santé. C’est trop si un des deux boulots est déjà à temps complet et que la double casquette est portée trop longtemps à ce niveau.
Ce ne sera pas de trop en revanche, si on sait que derrière, après, des aménagements arriveront, comme un temps partiel dans le salariat pour pouvoir s’adonner plus dans son freelanciat. Ce ne sera pas trop si on essaie pas de jouer au super héros qui croit pouvoir tout faire tout le temps à fond sans qu’un jour ou l’autre l’épée de Damoclès lui tombe sur la tête, avec un coup de fatigue et de spleen si forts qu’il risquerait d’y laisser des plumes, et la santé.
Je vais donc me calmer, sur le boulot. Penser à ce qui n’est pas du boulot. Car je ne veux pas jouer avec ma santé, ni perdre la passion, la motivation et l’envie.
Ne pas arrêter mais juste mettre un petit bémol à cette jolie musique à laquelle je tiens, la musique de ces textes que je rédige, pour d’autres. Ralentir le rythme pour encore mieux le tenir plus tard. La passion pour un travail est comme un capital dans lequel il ne faut pas trop taper trop vite, le risque étant de s’en retrouver dépourvu.
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Coucou !
C’est un très bon beau chouette article qui respire la sincérité et l’envie de réussite aussi bien professionnelle que personnelle. Une envie d’aller de l’avant professionnellement sans que ça vienne nuire la vie privée.
Je peux seulement te dire que je te comprends et que je ne veux même pas imaginer ô combien doit être parfois difficile de tout conjuguer… alors j’ai simplement envie de dire : écoute-toi, écoute-les, continue à être en accord avec toi même et profite de quelques moments SLOW car ça ne peut être que bénéfique.
Merci pour ce témoignage (qui on le sent, sort du coeur !)
Belle journée et joli week-end,
Un grand bravo pour ta lucidité, que moi je n’ai pas eu… Mais c’est sans regrets (enfin pas vraiment) car mon burn out m’a appris des choses sur moi même…
Mais je suis quelqu’un qui, comme toi, à priori, a besoin de sombrer pour pouvoir mieux remonter (j’ai toujours en tête cette image de la piscine où il est tellement plus facile de se laisser couler au fond pour pouvoir y donner un coup de pied pour remonter plus vite).
Le tout c’est de savoir comment on fonctionne, et maintenant, j’arrête de lutter vainement contre ce mal être, je le laisse m’envahir pendant toute une journée, ou je me plaint à moi même, j’extériorise ce qui ne va pas, et du coup, en générale, le lendemain, je repart du bon pied (des fois c’est plus long^^)… Mais il faut s’autoriser à se plaindre… C’est normal!
Je suis en ce moment dans cette période de vide, je remet tout en question, je n’ai plus l’envie…
Ça reviendra^^
Mais tout ça pour te dire que j’admire ta capacité à poser le problème sur la table, et essayer d’y trouver une solution.
Bravo!
Je t’embrasse, et n’hésite pas si tu as besoin de quoi que ce soit!
Très bon billet qui fait écho à mon dernier post sur les avantages à être salariée et freelance. C’est difficile c’est vrai et c’est bien en anticipant cette fatigue bien naturelle que très rapidement au début de mon CDD, j’ai demandé à travailler uniquement sur 4 jours … ce vendredi à la maison me laisse du temps pour souffler et travailler sur mes missions de façon plus sereine et puis bosser dans une collectivité m’assure des congés réguliers.
Sans ces aménagements, je serais bien incapable de gérer les 2 statuts.
Et tu as raison, il faut savoir lever le pied. C’est ce que j’ai fait tout l’été pendant lequel j’ai eu très peu de missions … j’ai fait le choix de gagner moins mais j’ai pu me reposer et faire le vide dans ma tête.
Sans pauses dans ce rythme de dingue, on ne tient pas longtemps je crois.
Et oui, rien n’est un échec, il s’agit juste d’aménager ta vie actuelle, tes envies et tes possibilités. Il ne faut pas y voir une incapacité quelconque …
Bon courage pour cette période pas facile :)