Je Bosse Dans Le Web

Pendant des années, j’ai bossé dans un service technique. Mon boulot consistait à résoudre des problèmes et dans la foulée, à faciliter un tout petit peu la vie des gens, indirectement. Durant ces huit années, en rentrant chez moi le soir, j’ai eu l’impression d’avoir fait quelques chose d’utile. Grâce à ces quelques bugs résolus, grâce à ces quelques petits couacs réglés, quelques personnes ici ou là, pouvaient à nouveau réutiliser ce petit objet du quotidien, sans que ça coince.

Mon boulot était concret. Quand j’agissais, je savais que ça servait, c’était palpable, ça s’entendait, notamment dans les remerciements des clients, au téléphone. Bref, j’avais un boulot dont les résultats étaient réels, concrets. Même en agissant à distance, c’était un vrai service rendu, une action qui permettait ensuite à d’autres de pouvoir passer des coups de fils, travailler, prendre des nouvelles de leurs proches… J’aidais. Concrètement. Réellement. Au quotidien. De manière factuelle.

notebook

Aujourd’hui, Je Bosse dans le Web

j’ai arrêté de dire autour de moi depuis bien deux ou trois ans déjà, que je bossais dans le Web. Car avec le recul, j’ai vite réalisé que cela voulait tout et rien dire. C’était dire de manière trop vaste : Voilà, je bosse via la toile. Bisous. Ou comment justement, dire tout et ne rien dire en même temps.

Pourtant le fait est là. Je bosse dans le Web. Je me lève web, je me couche web. J’écris pour le web. Je monte des sites web, je gère et fais de la maintenance de sites web. Je cherche des idées pour créer des bibliothèques de documents, pour afficher des données de types KPI. Je migre des sites et des blogs. J’en modifie d’autres. Cela ne s’arrête jamais. Je le fais pour moi, pour des amis, pour des clients et dans le cadre de mon salariat. Certains des sites que j’ai monté tournent depuis déjà 4 ans. Et alors que je n’aurais pas cru que l’un d’entre eux puisse subsister plus de 2 ans, ce dernier permet depuis 2011 à plusieurs centaines de personnes, de résoudre des incidents sur survenant sur d’autres sites web… Du web, du web et encore du web. A vocation pro ou perso, voilà cette autre partie de mon boulot. Celle que je n’évoque que rarement.

Perpétuel Virtuel

Mais même si je sais que tous ces sites montés par mes petites mains, servent à d’autres personnes. Même si je sais qu’ils tournent, encore longtemps après que je sois intervenue. Même des années plus tard. Même si je sais que certains des sites pros que j’ai mis en production ont permis d’économiser beaucoup… J’ai pourtant parfois le sentiment que cela n’a pas de réel impact, de réelle utilité. Parfois, la sensation de ne rien produire de concret ni d’utile ou encore de palpable, me traverse l’esprit. Ou quand mon esprit cartésien justement, a besoin de réalité hors écrans et ne peut se contenter de virtuel.

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C’est là que j’ai décidé de ne plus éluder les questions sur mon travail avec des amis ou des proches. C’est là que j’ai décidé de ne plus seulement me contenter de ne travailler que par écrans interposés. Désormais, je rencontre mes client(e)s, parfois même, je sympathise avec. J’ai appris à parler de mon travail, à l’assumer, à 100%. J’ai appris à composer avec la parfois méconnaissance du web de personnes que je croise. J’ai appris a expliquer quelque peu ce que je faisais. Et cela tend à rendre ce travail principalement virtuel, beaucoup plus concret.

Les sourires de clients satisfaits. Les mercis, les échanges. C’était nécessaire. De l’humain, dans un univers si virtuel dans lequel je baigne toute la sainte journée, c’est salvateur. C’est bénéfique. C’est même tout bonnement indispensable. C’est aussi indispensable que de pouvoir parler de temps à autres en termes techniques avec des personnes qui ne vous font pas des yeux ronds dès lors ou vous dîtes : « Tu crois que je peux tout basculer là comme ça sans back Up ? Et les pertes de données, t’y penses ? ».

J’aimais ce boulot dans le web avant. Mais je l’aime encore plus depuis que ce n’est plus une espèce de chose sans substance lorsque j’aborde le sujet. J’aime encore plus ce boulot depuis que j’échange en direct et autour d’une table, avec ceux qui me proposent du travail ou qui me soumettent leur projet.

J’aime encore plus bosser dans le Web depuis j’ai vu ces sourires sur les visages de personnes pour qui j’ai bossé et bosse encore.

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Griselidis
Griselidis

Maman depuis septembre 2018, j'alimente cet humble blog avec des tranches de vie du quotidien depuis plus de 9 ans. En partageant sur les plantes de notre jungle intérieure ou encore sur notre vie de famille recomposée

6 commentaires

  1. Super article! J’ai crée mon blog il y a peu et mon esprit cartésien se demandait si cela ne m’éloignerait pas du réel et serait vraiment utile. C’est avec ce genre d’article que je me rends compte que même ceux qui travaillent dans le web peuvent s’adapter et trouver du réel au sein d’un métier virtuel.
    Merci :)

    • Je suis aussi rassurée de voir que je ne suis pas la seule à avoir cette sensation de parfois futilité de certains aspects du web. Mais ouf, ce n’est qu’une impression, car tout cela représente beaucoup de boulot et de réflexions.

  2. Coucou,

    C’est toujours difficile d’expliquer qu’on travaille pour le Web. Enfin, moi je trouve aussi que les gens ne savent pas trop ou ont du mal à comprendre ce que je fais… traduire ok, mais quand tu commences à parler de traduire le « derrière » des sites web ou que tu parles de « fiches-produits », etc. ça parle tout de suite moins que quand je dis que je suis sur un livre-guide pour les éditions xxmachintruc…
    Perso, je trouve que le Web a beaucoup de bon !

    Bisous,

    • Bosser dans le web, c’est chouette, je m’éclate. Je regrette juste que parfois une partie de ce travail ne soit pas plus matérialisé, plus palpable. Mais cette impression reste très personnelle et dépend aussi beaucoup je pense, du regard des personnes qui connaissent peu ou mal le web. Cela évoluera avec le temps, heureusement :) !
      Bisous :)

  3. Super article, c’est vrai que « bosser dans le web » est un peu vague, mais il est souvent difficile de donner un nom à des métiers nouveaux ou peu connus.
    J’ai beaucoup de mal à me présenter aux gens comme webdesigner (web..quoi ??) surtout que ce n’est qu’une partie de mon activité, même infographiste ne parle pas souvent à mes interlocuteurs. Alors selon mon humeur, mon interlocuteur, mon envie d’aller plus loin dans la conversation, j’alterne entre Artisan du web, infographiste multimédia, créateur de sites web…et « je travail sur internet » ;)

    Pour le coté palpable, je vais essayer de rencontrer les plus souvent possible mes clients, pour mieux cerner leurs besoins, comprendre leurs univers, essayer (je dit bien essayer) de voir si ce client est sérieux.

    Pour ce qui est de la reconnaissance, les pubs pour les créations de site gratuit n’aident pas à faire passer la pilule quand tu expliques que de construire un site c’est plusieurs jours de travail et que ça représente plusieurs centaines d’euros… idem pour le print, on te demande de créer mais quand tu annonces un tarif, on te réponds souvent « tant que ça, juste pour un flyer ? »

    Mais bon comme tu dis, cela dépend beaucoup de la personne en face de toi et de sa culture web/com.

    Pffiouuu il est long mon commentaire, ah au fait sympa la banniere gif ;)

    • Pour le moment je n’ai encore jamais eu à faire passer de pill’s sur les tarifs. Mais les explications techniques, les justifications de pourquoi ça peut être long, le pourquoi il faut tester avant d’arrêter une décision sur une fonctionnalité… ça, si ^^ je ne t’apprends rien. D’ailleurs c’est aussi valable en b2b qu’en b2c. Parfois plus en b2b :D
      Tu commences quand ? 2016 ?

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