Et S’adapter

Je tourne la tête à gauche et je vois par la fenêtre la vie dehors, dans la rue. Il ne se passe rien. Pas de ballet classique des parents qui se suivent pour emmener leurs enfants à l’école qui se trouve au bout de la rue. On dirait un lundi qui ressemble à un dimanche. Un lundi férié. Ou plutôt un jour d’école pendant une grève. Un jour sans école. Je ne vois pas non plus à cet instant, de personnes qui ont l’air de partir travailler. La rue est calme, quasi déserte. Juste quelques voitures qui passent. Comme la précédente, celle de la police municipale.

Aujourd’hui le temps est gris. On entend les oiseaux gazouiller. Tout est calme. Si calme.

Ces deux à trois derniers jours, on a été disciplinés. Nous sommes restés chez nous. On a ce qu’il faut dans les placards, le petit a une otite, alors nous n’avons pas eu de sentiment de frustration à l’idée de ne pas sortir.

Depuis les annonces, l’ambiance est cependant étrange. On a compris que c’était sérieux. C’est très réel et parfois, ça a l’air irréel. Tout ça, si vite.

Je me souviens quand j’étais devant les infos à la télé un soir il y a une ou deux semaines. J’étais attentive et pourtant passive devant ce que je voyais de L’Italie et son confinement. Avais-je pensé que ça nous arriverait tôt ou tard ? Je ne me souviens plus mais je pense que non, étrangement. J’avais sûrement eu ce sentiment qu’on a tous un peu, assez souvent, sans forcément s’en rendre compte. Ce sentiment qui nous fait penser que ça se passe encore assez loin pour ne pas nous toucher, que tout ça arrive ailleurs, aux autres, pas à nous.

Pourtant, on sait tous très bien que ce genre de choses ne s’arrête pas aux frontières physiques, comme le nuage radioactif après l’incident de Tchernobyl en 86.

Nous y sommes aussi, dans ce stade de confinement où ceux qui le peuvent, doivent rester chez eux, pour se protéger et protéger les autres.

Notre petite famille s’adapte donc, à ces mesures. On ne fait pas comme si rien ne se passait. On fait avec. Avec parfois pour ma part, une sueur froide qui me traverse. Parce que oui, parfois, j’ai peur. J’ai peur pour mes proches. J’ai un peu peur tout court.

Depuis le début, on fait attention, on applique les gestes barrières. On est disciplinés.

Cela n’empêche pas de se poser des questions, de sentir que c’est sérieux. Et oui, même si notre rythme de vie n’est pas drastiquement modifiée, on sent et on sait très bien que rien n’est pareil. Qu’il faut être vigilant. Qu’il faut repousser certaines choses qu’on avait à faire. Pour notre bien et celui des autres.

Je me passerai de commentaires quant à ces scènes vues dans les médias, quand des centaines de personnes se collent sur un marché parisien, si toutefois ce n’est pas une fake news. Et en fait non, je ne me passerai pas de commentaires. Non, ce ne sont pas des mesures pour rire messieurs dames. Non, le marché n’est pas un lieu adapté en cette période particulière. Non les gestes barrière et les distances de sécurité, ne sont pas réservés qu’aux autres. En étant attentifs et responsables, parce que c’est de ça dont il s’agit là, on se protège soi et les autres.

Soyons responsables. Adaptons-nous.

Nous avons encore la chance de pouvoir sortir pour nos courses alimentaires. Alors faisons-le raisonnablement.

Je crois qu’une petite tranche de la population voit comme un geste de rébellion, le fait de continuer sa vie comme si de rien était, comme avant. Sauf que même si on a l’impression que rien n’a changé, les choses sont pourtant bel et bien différentes. Il se pourrait même que la porte de sortie vers ces mesures, soit de s’adapter, alors si on s’y pliait simplement. Sachant que c’est pour le bien commun. Notre bien ?

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Griselidis
Griselidis

Maman depuis septembre 2018, j'alimente cet humble blog avec des tranches de vie du quotidien depuis plus de 9 ans. En partageant sur les plantes de notre jungle intérieure ou encore sur notre vie de famille recomposée

Un commentaire

  1. C’est vrai, l’atmosphère est étrange. Le temps semble ralenti, ou suspendu.
    J’ai vu la vidéo que tu mentionnes – les parisiens qui faisaient leur marché. D’autres étaient au parc parce qu’il faisait beau dimanche. L’inconscience des gens me sidère. L’argument qui revient le plus souvent c’est « on ne va pas s’arrêter de vivre »… J’ai juste envie de secouer les gens par les épaules et leur dire : « Les consignes données sont pour que ton entourage et toi puissiez survivre à ce virus – rentrez chez vous. »
    Bon courage pour l’otite de ton petit.

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