Je me souviens de ce sentiment d’excitation couplé à une douce peur bien présente lorsque je me suis lancée. J’en mourrais d’envie autant que je flippais. Contradiction, paradoxe et surtout, appréhension de l’inconnu pas si inconnu.
Voilà déjà sept mois, sept longs mois qui sont passés très vite. Sept mois que j’exerce cette activité, en solo. Voilà déjà sept mois que je suis dans ce grand bain, ce bain si différent du salariat, ce grand bain dans lequel on a l’impression de ne pas savoir nager au début, mais dans lequel finalement, on apprend juste à se faire ou à se recréer des repères. Un autre univers, un monde dans lequel tout semble à la fois vaste et effrayant, tout en étant ouvert et plein de perspectives. Le freelancing, ou freelanciat, l’indépendance. J’en suis. Je le réalise chaque jour un peu plus et m’y sens chaque mois encore mieux.
Mais ça, c’était avant
Je me revois avant, il y a encore quelques sept mois en arrière, écrivant sur ce même blog que j’allais me lancer. Quand j’y pense, je souris. C’était une étape, un saut en avant. Je ne regrette rien. J’avais des peurs. Des appréhensions. Je me voyais déjà traverser le désert ne réussissant pas à dégoter des demandes de clients. Je me voyais devoir me brader, devoir aussi peut-être et ce n’était pas à exclure, abandonner faute de boulot. Je me souviens de ces soirs pendant lesquels j’ai appréhendé de ne pas pouvoir tenir le rythme, de finir sur les rotules, usée par un salariat à temps plein qui serait suivi du travail à faire en rentrant le soir. Je m’étais imaginée perdant l’envie, la motivation et tout ce qui va avec.
Mais ça, c’était avant. C’était avant que je puisse vivre vraiment la chose. Avant que les premières factures ne soient faites et payées. C’était avant que les commandes soient bien accueillies, avant que je ne prenne encore plus confiance en moi et en ce boulot que je fournis. C’était avant que diverses personnes ne se présentent sur mon chemin de freelance/salariée, avant que certains projets d’abord inattendus ne prennent vie. C’était avant.
Maintenant
Si en avril ou mai j’ai flirté avec une fatigue intense due à un long cumul de jobs, aujourd’hui, avec un rythme plus humain, je me sens mieux. Et mieux encore justement, je me sens légitime dans cette activité. Et pour couronner le tout, je vais ajouter une autre corde à mon arc dans les mois qui viennent. Je n’exclus pas de faire du sans filet un jour, ni de voler de mes propres ailes. Mais je prends le temps, le temps que cela apparaisse comme une évidence. J’ai trouvé un équilibre parfois fragile, mais un équilibre qui me permet aujourd’hui de porter une double casquette dans ma vie pro, qui ne me pèse plus.
J’envisage l’avenir avec le sourire, pensant à 1001 choses, opportunités et rencontres, qui se profilent et qui se concrétiseront encore dans le futur. Je ne poursuis pas de rêves inatteignables, mais j’ai quelques ambitions que je n’ose encore divulguer, par superstition et prudence. Je suis optimiste, chose que j’étais plus depuis longtemps, il y a encore quelques mois en arrière.
Je bosse avec le sourire. J’ai envie de bosser. Je fais un boulot qui me plaît. Ces quelques mots suffiront selon, à traduire combien je me sens bien dans ce job de rédactrice.
Le Recul
On parle souvent d’attendre d’avoir du recul pour pouvoir parler d’expérience, pour pouvoir vraiment aborder certaines éventualités, avant de pouvoir vraiment décider d’une suite ou d’une autre. Avec ce petit semestre de recul, je ne regrette pas d’avoir conservé mon salariat. Je ne regrette pas d’avoir poussé le bouchon un peu loin en tapant dans les 10 heures voir 12 heures de travail par jour. Je ne regrette pas de prendre mon temps, pour faire les choses à mon rythme. Je laisse les choses se positionner, s’installer. Je me laisse la latitude de penser la suite, en toute sérénité. J’apprends encore et j’évolue. Je bosse et je me projette. Je regarde devant, tout en sachant regarder derrière, apprécier les changements positifs comme moins positifs, estimer l’évolution. J’essaie de garder ce discernement qui me caractérise, même si parfois il me bride.
Je suis une freelance/salariée, une salariée/freelance. J’aime ça. Je n’exclus rien pour l’avenir. Je prends juste mon temps. J’assume enfin ce double statut que j’ai réussi à dompter, difficilement mais qui conviendra pour un temps. Sa durée ? Et bien on verra :D !
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Eh bien félicitations, je pense qu’on est nombreux à vouloir s’épanouir en faisant quelque chose que l’on aime, qui nous passionne.
merci :) je le souhaite en effet à tout le monde :)