Des questions à se poser avant de se lancer, il y en a plein. Que l’on compte exercer en freelance seulement ou avoir une activité d’indépendant(e) en parallèle de son salariat. Rentabilité d’une seconde activité professionelle ? Promotion ? Prospection ? Crédibilité ? Légitimité ? Organisation ? Compatibilité avec le contrat du salariat ?…
Ces questions pourront bien entendu être éludées avant de se lancer, mais finiront inéluctablement par être d’actualité à un moment ou à un autre.
De la question de la prospection et de la promotion
Pour tout freelance qui ne vit que de son activité de freelance, un des principaux axes à bosser immédiatement, c’est la promotion de son affaire. Se faire connaître, parler de son job, de ses compétences, de ses prestations. Voilà ce qui permettra quand le job est bien fait, d’avoir des missions. En plus de promouvoir son activité, il faudra prospecter, aller chercher le boulot, fouiner à droite à gauche pour voir où sont nichés les clients. Où se trouve le besoin, comment déclencher le contact. Bref, le freelance lambda qui ne bosse qu’en freelance, sans la promotion de son boulot et de la bonne prospection, sauf s’il a déjà une putain de grosse réputation bien installée dans son milieu, il aura indubitablement du mal à avoir du travail en continu. Voire même à bosser tout court. Certains secteurs d’activité étant déjà bien servis, d’autres étant saturés. Il faut sortir du lot, apprendre à le faire et y consacrer du temps.
Or pour ma part, même si cela surprendra sans doute, je ne fais aucune pub sur les prestations que je propose. C’est ma réalité terrain. Celle que je vis. Dit comme ça, ça peut laisser perplexe. Pourtant, l’explication est simple. Si je devais faire de la promo autour de ce que je fais, je finirai tout bonnement par devoir décliner pas mal de demande, ce qui par périodes est déjà le cas.
Tout ça pour la simple et bonne raison que je n’aurais pas humainement le temps de pouvoir gérer + que ce que je ne fais déjà. Je suis arrivée à cela par expérience et parce que le créneau sur lequel je suis n’exige pas -pour le moment-, que je fasse de pub pour ma petite affaire.
Je ne fais donc pas de promo ni de prospection. Je laisse un accès bien entendu sur le web pour me contacter mais c’est tout. Le reste fonctionne purement et simplement au bouche à oreille.
Il convient bien entendu en cas d’activité en tant que freelance salarié, de trouver le bon équilibre, avec une promotion suffisante mais qui ne risquera pas de vous faire crouler sous les demandes et les clients. Le fait est que selon les secteurs d’activités, la demande est tellement forte qu’une petite promotion suffit souvent à avoir des premiers contacts/prospects. Dans d’autres secteurs en revanche, il faudra comme partout, aller quérir de quoi bosser.
De la question de la rentabilité
Si toutefois pour le moment, la taxe des entreprises à savoir la CFE ne sera pas à payer la première année pour tout futur autoentrepreneur/microentrepreneur, à partir de la seconde année (sauf cas autres d’exonérations), elle sera probablement à régler. Si l’affaire n’a que peu tourné l’année où la taxe tombera et que vous vivez dans une commune où la taxe a tendance à flamber, il faudra rapidement réfléchir à augmenter votre C.A. pour que ça vaille la peine d’exercer avec ce statut. Quand on ne bosse pas, pas de taxe au mois ou au trimestre, auquel cas, pas de problème. Or en revanche, la CFE, même si vous n’avez pas bossé, elle tombera quand même. Hélas :( Dans les pires cas, la CFE subie par certains auto-entrepreneurs/micro-entrepreneurs est si élevée qu’elle finit par dissuader de continuer et pousse vers un arrêt de l’activité. Triste non ? Pourtant, là encore, c’est la réalité. Que vous soyez freelance tout court ou freelance+salarié(e), la CFE, hors cas particuliers, devra être payée.
Idem pour ce qui est des frais relatifs à un exercice pro en freelance. Comme par exemple le compte bancaire pro désormais obligatoire. Beaucoup de freelances, même en s’étant renseignés en amont quand aux frais relatifs à un compte bancaire pro, se retrouvent souvent coincés avec des frais bancaires vraiment écrasants relatifs à leur compte professionnel. Vous trouvez que les frais bancaires d’un compte courant personnel sont lourds ? Jetez donc un coup d’oeil sur les frais des comptes Pros… Du coup, les mois ou trimestres où le freelance salarié n’exerce pas ou peu, souvent les gains taxes déduites couvrent parfois à peine les frais du compte bancaire pro. La lose !
Faire une comparaison des principales offres en ligne ou non, est donc un moyen de s’éviter des frais inutiles. Beaucoup se tournent ainsi vers des banques en ligne, parfois même vers ce qu’on appelle des comptes nus : Pas de chéquier ni de carte. Juste de quoi virer et se faire virer de l’argent ! Souvent, ça suffit largement. Il existe souvent des alternatives selon les cas, comme le portage salarial.
Idem pour tout ce qui est du matos dont vous aurez besoin pour travailler. Si vous êtes freelance bossant quasiment uniquement sur/via le web, un très bon équipement informatique et une bonne connexion internet seront vos principaux outils. Cependant, c’est loin d’être la majorité des cas. Pour beaucoup, il faudra avancer la matière première, investir. Là encore, il conviendra, notamment dans le cas d’une seconde activité pro, de faire des calculs avant et après le lancement de l’activité, pour voir si celle-ci est et demeure rentable. Pour rappel, on ne déduit pas de frais avec le statut d’auto-entrepreneur.
Crédibilité et Légitimité
Je n’ai pas eu à souffrir de remises en doute de mon boulot depuis que je suis « slasheuse ». J’ai cependant beaucoup lu sur la question et me documente régulièrement sur l’exercice d’un freelanciat en parallèle d’un salariat. Et autant dire que les idées reçues restent légion.
Il n’est pas rare que le freelance salarié soit vu comme un pékin qui exerce en dilettante. Qui ne fait ça que comme ça, pour le plaisir, en amateur. Genre comme un bricoleur du dimanche.
Heureusement, très souvent, ce n’est pas le cas, encore heureux d’ailleurs. Mais il faudra apprendre à devoir affronter ce genre de regards fermés et à ces clichés. Tout comme il faudra parfois devoir rajouter des couches dans des échanges pour faire comprendre en face, que ce n’est pas une double activité pro qui vous empêchera de finir à temps et proposer de la qualité.
Légitimité et crédibilité seront donc à construite et à défendre, comme pour tout freelance qui n’a pas de job en parallèle.
Les Galères
Parmi les choses auxquelles il faudra se préparer, il y aura aussi ces galères. Je ne croirai pas le freelance, salarié ou non en parallèle, qui me dira n’avoir jamais galéré ne serait-ce qu’un soupçon, que ce soit au début ou non. Des galères, on en a et on en aura tous. Que ce soit un outil qui vous lâche du jour au lendemain et nécessite de mettre la main au porte-monnaie pour le remplacer, au client qui ne vous paye pas ou en retard, il y a toujours au moins une galère dans la carrière d’un freelance. Cela fait tout simplement partie du jeu. Il faut donc se préparer à parfois, devoir lutter pour se faire payer, à relancer, encore et encore.
Tout comme il faudra prévoir de devoir défendre son beaf et son biz’ en ne bradant pas son taf et en refusant les missions sous-payées. Tout comme il faudra apprendre à devoir rappeler des notions de respect et de politesse au prospect comme au client, et parfois devoir les éduquer. Qu’on se rassure, je n’évoque pas là de manière péjorative tout client lambda. En revanche et ce notamment sur la toile, il est courant de devoir rappeler qu’un écran ne dispense pas d’être poli et de respecter son interlocuteur. Aussi, le tutoiement ne fait donc pas partie pour moi du jeu.
Je pourrais continuer à soulever tout un cas d’autres questions toutes aussi importantes et auxquelles il est indispensable de prêter du temps avant de se lancer. Ne serait-ce que sur l’organisation à avoir et sur une rigueur à conserver. En fait, si je le faisais, il me faudrait une journée ou plus pour citer tout ce qui fait qu’un job en freelance en + d’un job en tant que salarié, ne se prend pas à la légère et se prépare. UN MINIMUM.
On peut lire beaucoup de choses sur la facilité et l’absence de contraintes pour se lancer avec le statut d’auto-entrepreneur qui est vendu depuis 3 à 4 ans, comme le statut ultime permettant de se lancer presque les yeux fermés en freelance. Je ne compte plus le nombre d’articles, de publications, sur des blogs ou sites pros, invitant quiconque à aller demander en ligne son petit numéro de siret pour ensuite aller facturer un peu tout, comme ça. Sans autres indications. Alors qu’il y en a, des choses à vérifier avant.
Ne serait-ce que le contrat actuel du salarié potentiellement futur slasheur. Et les notions d’exclusivité et/ou de non concurrence, on en parle ? Tout comme du temps qu’il faudra pour bosser ? :)
Loin de moi l’idée de faire flipper avant même tout lancement en freelance, quiconque aimerait tenter l’aventure. En revanche, rappeler la réalité, ça, c’est un des objectifs de ce petit billet doux ^^ !
Sur ce, je vous dis à très vite !
GG
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Excellent article :)
Ce qui est important à signaler aussi, c’est qu’il n’est pas nécessaire d’ouvrir un compte professionnel à proprement parler pour son business. Un compte personnel, mais dédié, est suffisant. Et effectivement : sans CB et sans chéquier, ça ne m’a rien coûté ! :)
Yes le compte perso c’est ce qui reste le mieux, cependant ça reste chaud à faire ouvrir selon les agences… On m’a clairement sorti récemment que je pouvais fermer mon compte pro actuel car ils ne feraient aucun effort pour m’ouvrir un compte perso dans l’agence à laquelle je suis rattachée pour le moment. Du coup, je vais changer fissa !