Peu importe vers quel média on se tourne depuis plusieurs semaines. Une rengaine revient toujours. L’après ne pourra plus être « Comme avant ».
Et ça, je n’ai pas de mal à l’imaginer. Que l’après, ne ne sera pas comme avant. Ce que j’espère en revanche, c’est qu’un jour, on s’en approchera, dans les bons côtés.
Parce que moi, je l’aimais bien l’avant, justement dans ses bons côtés. C’était rassurant de savoir qu’on pouvait sortir sans avoir à se sentir bizarre parce qu’on ne portait pas un masque. Avant, on pouvait encore sortir de chez soi naïvement, pour aller bosser, pour aller acheter sa baguette de pain ou emmener son enfant à l’école ou la crèche. Peu importe pourquoi on sortait, mais on le faisait sans réfléchir. Sans se dire, j’ai pris mon masque ou pas ? Il est bien mis ? Au fait, combien de temps je l’ai porté au total ? Et est-ce qu’il protège vraiment bien les autres de moi ? Et moi des autres ? Et pour mon pioupiou de 19 mois, quelle solution quand on sort ? Foutre la capote en plastique qui protège de la pluie par 25 degrés alors qu’il fait super bon et assez chaud dehors ?
Ouais. On en est là.
Fin mars, aux environs du 28, j’étais allée sur un site de masques qui protègent de la pollution. Des Masques FFP2 customisés pour les sportifs ou personnes qui souhaitent se protéger de la pollution. Je me souviens parfaitement avoir hésité. Beaucoup hésité. Puis une commande fut passée.
Une fois la commande passée, je me suis sentie à la fois bécasse et un peu paranoïaque. J’achetais des masques alors que partout, notamment chez les officiels, on nous rabattait les oreilles que ça ne servait à rien, surtout si on n’avait aucun symptôme. Bref, c’était fin mars. Et pendant au moins trois jours après la prise de commande sur ce site, j’ai failli annuler cinq ou six fois celle-ci.
Finalement les jours sont passés. La commande est bien arrivée.
Et vu que les recommandations de ces semaines-là ne changeaient pas, j’avais simplement pensé que voilà, si un jour, l’un d’entre nous voulait se mettre au sport, bah on aurait les masques qu’il fallait pour du jogging en cas de pollution.
Voilà voilà.
On est un mois plus tard. Je ne sais pas depuis combien de semaines on est confiné. Je ne compte pas les jours, ni les semaines. Je ne l’ai jamais fait depuis le début.
Et je suis finalement bien contente d’avoir ces masques.
Alors non, rien que pour cette histoire de port de masque, l’après ne pourra pas être comme avant. Avec toutes les autres couches en plus, évidemment. Gestes barrières et compagnie. Ces armes physiques qui doivent non pas nous protéger à 100%, mais nous aider à éviter de choper ce machin invisible qui traîne, surtout dans la région.
Rien ne pourra plus être comme avant de mon petit regard de maman et de salariée, de nana qui habite une commune des Hauts de Seine. Ni dans le regard de mon petit garçon, qui à mon humble avis ne comprendra pas pourquoi du jour au lendemain, les gens se mettent à porter des masques dans la rue, ainsi qu’à la micro-crèche. Ni pourquoi sa maman et son papa en porteront aussi. Dans la rue, pour faire quelques courses alimentaires.
Je suis inquiète oui, je m’interroge sur le regard que lui il portera sur cet après. Il n’est sorti que deux fois depuis le début du confinement en France, dont une fois pour une visite chez le pédiatre. Et alors, personne n’était encore masqué dans la rue. On ne s’évitait pas sur les trottoirs. Or maintenant. Si. Dans certaines rues, à certains moments de la journée.
Alors dans la mesure du possible. Humblement. Et du mieux que je le pourrais, je ferai tout, tout et tout pour que tout ça soit le moins déstabilisant pour lui. Je ne sais pas encore trop comment. Mais oui, cet après, pour lui, il ne me rassure pas. Et plus que tout le reste, c’est bien ma principale préoccupation.
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