Ce titre est susceptible de faire bondir pas mal de monde. J’en suis bien consciente. Pourtant, il est probable aussi qu’il parle à toute une population, pour laquelle il convient à un moment, de faire un arrêt sur image. Pour ne pas se laisser emporter.
Cela fait déjà plusieurs années que je constate autour de moi, combien le monde du travail en entreprise évolue à une vitesse incroyable, ne serait-ce que d’un point de vue technologique. Tout comme je constate hélas, à mon grand regret, que certaines choses ne changent pas, mais alors pas du tout.
Et parmi ce qui ne change pas d’un iota, il y a tout ce qui fait naître le mal-être au travail.
Que ce soit la quantité demandée de travail, la pression mise sur les salariés, un management qui ne convient pas ou encore des situations quasi quotidiennes qui mises bout à bout, vous poussent presque à bout, justement.
Le mal-être au travail, on a beau en entendre régulièrement parler dans les médias, ça reste encore un gros tabou. Et ça, c’est un des autres constats que je fais.
Tout comme je constate que même quand on se bat et qu’on fait preuve de très bonne volonté et de parfaite transparence, cela ne suffit pas toujours à régler les choses.
Depuis quelques années, il est très couramment question de burn-out quand sont évoqués les grands maux du travail. Alors bien entendu, que je me réjouis que ce type de cas soit enfin connu et reconnu.
Ce qui permet je l’espère à des personnes qui en ont souffert ou en souffrent encore, de moins culpabiliser et de se sentir peut-être moins isolées.
Mais il est si rarement question de tout ce qu’il y a avant et autour. Car on ne finit pas toujours en burn-out. Encore heureux d’ailleurs hein.
Certain(e) s’en approchent sans forcément l’atteindre quand d’autres s’usent Lentement mais sûrement, sans que le seuil de tolérance ne soit jamais tout à fait atteint.
Le mal-être au travail n’a pas toujours pour origine, une trop forte quantité de boulot à effectuer. Sinon ça se saurait. Non. Le mal-être au travail peut aussi passer par une mauvaise intégration, une mauvaise communication ou un manque voire une absence totale de communication. Il peut aussi émaner d’un délit de sale-gueule ou un problème de perception envers l’employé(e) tout comme il peut aussi démarrer par des malentendus bêtes et méchants. Les origines d’un mal-être au travail peuvent être multiples. Et surtout, elles peuvent malheureusement se cumuler.
Je pourrais parler pour d’autres, car dieu sait combien il est facile de trouver autour de soi des personnes ayant souffert (ou souffrant) à cause de la travail. Il y en a tellement.
Mais j’évoque là ce que je vis.
Cela aurait pu avoir démarré il y a un mois ou deux, auquel cas j’aurai patienté et fait ce qu’on appelle, le dos rond. Mais ce mal-être dure déjà depuis un an et demi.
Et si j’évoque cela sur cet espace, c’est parce que j’ai fait ce qu’il fallait, quand il le fallait. J’ai suivi et je suis encore toutes les règles. J’ai parlé à qui il fallait, j’ai dit ce qu’il fallait.
Mais cela va-t-il mieux pour autant ? J’aurais adoré ! J’aurais tellement aimé.
Bah oui, qui aime se sentir mal avant d’aller bosser, se sentir mal en y étant ? La question n’appelle évidemment pas de réponse.
La version consensuelle serait de dire que je suis dans une situation temporaire et inconfortable. La réalité est que je me sens mal tout court et que j’ai beau me bouger, ça ne change pas.
Alors je m’accroche, je continue à me bouger pour tenter de faire changer les choses. Mais quand on pédale dans la semoule sans avancer, au bout d’un moment, ça épuise.
Un jour, pour m’aider, on m’a dit que le travail était un moyen pas une fin. Et c’est vrai, très vrai. Cependant, on y passe pour beaucoup, pas moins de 8 heures de nos journées et environ une quarantaine d’heures par semaines. Alors même avec la meilleure volonté du monde, même en pensant très fort comme un mantra que ce n’est qu’un moyen et pas une fin, il demeure parfois difficile de tenir quand on se sent mal rien qu’à l’idée d’y être.
Je ne sais si cette bafouille restera en ligne. Mais si elle peut aider d’autres à se sentir moins seul(e)s dans leur mal-être au travail…
Je travaille bien entendu à m’en sortir, tous les jours et en dehors du travail. Mais si on pouvait s’en sortir très facilement, comme le reste, ça se saurait depuis longtemps.
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Effectivement, on voit de plus en plus de mal-être au travail (ou du moins, c’est de moins en tabou). Le burn out vient de l’environnement de travail mais aussi de l’histoire du travailleur et l’investissement qu’il met dedans. Quelqu’un de perfectionniste à plus de chance d’en faire un par exemple :) Investir plusieurs espaces (travail, loisir, activités) permet de ne pas mettre toute son énergie dans le même panier et donc de trouver des sources de plaisir/reconnaissance ailleurs. Donc je suis assez d’accord sur le fait que le travail n’est pas une fin en soi mais un moyen d’arriver à quelque chose grace à l’argent. Et ça me fait tellement rager de voir les « happy manager de je sais pas quoi ». C’est quoi ce travail cache misère sérieux ?!
Line de https://la-parenthese-psy.com/
Lire ton article hier m’a collé une grosse boule au ventre. Je suis désolée de lire que tu vis ce malaise diffus dans ton travail. Je l’ai vécu dans mes précédents jobs et dans l’actuel (dans mon cas manque d’intégration et difficultè de communication). Je suis étrangère, j’ai eu des expériences différentes et sans jamais me la péter ou en dire trop, je vois que je reste un peu une « outsider ». C’est difficile car sans qu’il y ait un épisode désagréable particulier, c’est un mal-etre diffus vécu tous les jours, sans compter les temps de tranport pour arriver dans un endroit où on ne s’éclate pas forcément.
Dans mon cas je suis une personne très passionnée et qui se jette corps et ame dans ses missions, mais j’ai appris à me protéger et à rééquilibrer tout ça. En donnant plus de place au reste: mes amis, ma famille, ma vie perso (ou ce qu’il en reste ahah). Le blog m’aide aussi, c’est un moyen d’expression libre et personnel :)
Pour conclure je crois que ce mal-etre est le fruit de notre époque. Le rythme est bien trop effréné, on nous demande de répondre immédiatement à tout et de gérer des dizaines de projets en parallèle. C’est inhumain et je ne m’y reconnais pas. Les plantes ont le rythme qu’il faut et j’essaie de m’en rapprocher au quotidien <3
Prends bien soin de toi Grisélidis.
Aurélie
Ton article est un écho particulièrement fort à ce que je vis actuellement. J’ai fait beaucoup de choses pour essayer que ça aille mieux. Peut-être pas les bonnes… j’ai fait ce que je pensais bien, j’ai fait ce que je pouvais. Mais rien n’a changé. Ou plutôt si ça a changé mais pas en mieux, sans forcément que ce soit en pire.
Pour me protéger de tout ça, je me suis dit que ce boulot, ce n’est pas moi et ce n’est pas toute ma vie. Comme toi, je suis aussi blogueuse et auto-entrepreneuse. J’ai une famille, des amis, une vie sociale (quand je croule pas trop sous le boulot, la vie sociale ;-) … mais ça c’est mon choix).
Et je suis allée bosser tous les matins en me disant qu’ils n’auraient pas ma peau, qu’ils n’allaient certainement pas me faire perdre ma joie de vivre et ma bonne humeur. J’ai la chance d’avoir des collègues avec lesquels je peux parler et rire. Chaque jour, j’enfile mon armure pour résister à l’hypocrisie et à la médiocrité qui m’entoure au bureau.
Mais après quelques mois à ce régime-là, peut-être un peu plus d’un an, je ne sais plus exactement… je me sens isolée, mise à l’écart, pas à ma place, et cela autant de mon fait que du leur. J’en arrive à la conclusion qu’il faut vraiment que je trouve un boulot ailleurs pour pouvoir à nouveau vivre sereinement et ne pas aller bosser tous les matins en me demandant ce que je fous là !!!
De tout coeur avec toi. Bon courage. Je t’embrasse.