Travailler en freelance a un prix. Oui. Plusieurs mêmes. Cela se paie, à différents points de vue, presque au quotidien. Je le sais et je le sens, chaque semaine qui passe. Travailler en indépendante n’est pas de tout repos. Avec le stress de ne parfois pas réussir à faire des mois qui soient corrects en termes de chiffre d’affaires. Le stress de ne plus avoir de contrats pour les semaines qui viendront.
Je sais désormais, combien cela peut parfois faire naître de l’anxiété au point de s’en créer des symptômes physiques qui arrivent malgré soi.
La crainte de ne pas avoir assez de revenus
Cette peur de ne pas s’en sortir est souvent irrationnelle, parce que heureusement, du travail il y en a. Mais force est de constater qu’on ne se défait pas de plus de 20 ans d’habitudes de salarié(e)s comme ça. Le Bon vieux et sacrosaint CDI avait donc bien des avantages, comme celui de rassurer avec une somme qui tombait à chaque fin de mois. Même si parfois, c’était juste juste. Au moins, le montant bougeait peu et on savait que comme les saisons, il était d’une régularité qu’on apprécierait grandement le freelancing.
La crainte de ne pas s’en sortir financièrement est a priori une peur courante. Que je ne suis pas la seule à vivre quand j’en parle à d’autres freelances autour de moi.
La chance que j’ai, quelque part, c’est qu’elle me fait frémir oui, mais elle me pousse à me bouger, à ne pas me laisser aller. Je cherche, je prospecte. Je tente de faire connaître mon travail. Dieu sait que ce n’est pas inné. Que ce n’est pas facile. Et que même sans syndrome de l’imposteur, la visibilité, c’est compliqué à trouver et à maintenir sur la durée.
Pourquoi ne pas cacher ces craintes ?
Parce que c’est courant, très courant. Et que le fait de savoir qu’on n’est pas seul(e) à vivre ces craintes de freelances, c’est pouvoir se rassurer au moins un peu.
Je ne cache pas mes craintes et je sais que les partager ne m’amènera sans doute rien. Mais pourquoi garder pour soi ce qui est si commun ?
Chaque mois je mesure le chemin effectué et celui qui me sépare de plus en plus du salariat. Je mesure ma qualité de vie depuis que je suis freelance et je sais qu’il me serait compliqué de revenir à un job en cdi. Même si je ne l’exclus pas. Parce que dans la vie, on ne sait jamais.
Je ne cache pas mes craintes car je sais que peut-être parmi vous, certain(e)s vivent les mêmes et partageront ici ces doutes qui les traversent. *
Freelance et mode de vie
Mon mode de vie n’a pas changé. Je n’ai pas acheté un voilier pour faire le tour du monde, je ne suis pas digitale nomade. Plus sédentaire que moi, difficile à trouver. Je suis juste une maman qui freelance qui sonnera ses 44 ans dans 13 jours et qui est ravie de pouvoir aller chercher son fils à l’école sans stresser de ne pas être à l’heure et/ou de lui imposer le centre de loisirs non pas parce que c’est bien (le sien est chouette). Mais parce que je mettrai des plombes à rentrer d’un job où je me sens mal.
Je ne gagne pas plus qu’avant non plus. L’urssaf fait son job comme la gestionnaire de paie le faisait quand j’étais salariée. Je gagne ce qu’il faut pour vivre comme avant. En faisant gaffe, en vendant quelques affaires dont je ne me sers finalement pas assez après quelques années (Coucou le Cookeo ou la poussette de 2021…).
Je suis juste une freelance qui espère l’être encore longtemps, sans ambitions démesurées. Sinon celle de faire idéalement du bon travail et de satisfaire mes client(e)s.
Sans ambitions de fou au point de devoir changer de statut.
J’aimerai juste parfois, avoir un peu moins peur. De l’avenir. Mais ça, c’est encore une autre histoire que d’apprendre à gérer son anxiété !
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