J’ai pas l’Permis, mais ça va !

Shame on me ! Voilà ce que parfois j’ai ressenti en répondant une énième fois que non. Je n’avais pas le permis. Non, je n’ai pas le permis. Je ne l’avais pas à 18 ans et je ne l’ai toujours pas. Pourtant, je ne crois pas avoir raté ma vie. Je ne crois pas que ça fasse de moi une larguée du quotidien en 2016. Et non, là tout de suite, je ne suis pas pressée à l’idée de l’avoir. Enfin si, je veux bien avoir le document, là tout de suite, histoire qu’on ne me regarde pas avec des grands yeux ronds quand je réponds que non, je n’ai pas ENCORE le permis alors que oui, j’ai passé la trentaine. Parce que non, je ne suis pas pressée de conduire.

D’ailleurs avec le temps, je me suis trouvée tout plein d’excuses pour expliquer et justifier pourquoi je n’avais pas le permis. Parmi ces excuses, il y a d’abord des faits.

Le Putain de prix !

Et parmi les faits, il y a le prix. Parce que oui, passer le permis, prendre des cours de conduite, c’est cher, ça coûte les deux bras et la fesse droite. Plus de 1000 euros selon les écoles et selon les secteurs où l’on se trouve en région parisienne. Et cette somme là, je ne la sors pas comme ça.
Quand j’allais à la fac, même avec 30 heures de cours par semaines et un job alimentaire d’étudiante, j’avais du temps à perdre, beaucoup de temps. Et oui, à Dijon, il y avait alors tout ce qu’il faut d’écoles de conduite.
Mais quand j’avais le temps, je n’avais pas l’argent. La bourse, elle payait la chambre, la bouffe, le train, les bouquins. Tout ça oui. Et le job alimentaire, il payait les fringues, quelques livres de poches et un numéro de Rock&Folk tous les mois, mais il payait aussi le reste, la carte de bus locale, le forfait de téléphone Ola à l’époque d’Itinéris…

Et Avec ça, non, on ne s’offrait pas le permis alors, qui coûtait déjà un bras, à l’époque du franc.

Le Temps !

Alors encore maintenant, bien que cumulant du salariat et du freelanciat, je n’ai pas cette somme à sortir, pour ça. Il y a d’autres priorités. Car quand il ne manque pas l’argent, c’est bien le temps qui fait défaut. Or pour avoir le permis, il faut du temps. Les heures pour le code puis les heures de conduite. Une vingtaine au minimum. Et çe temps là je ne l’ai pas. Partir à 7h du mat’, rentrer à 18h, recommencer à bosser. Manger, rebosser. Non je n’ai pas le temps et non le week-end, pas le temps non plus.

Ni l’envie. Je l’avoue.

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Un besoin ?

Je sais très bien combien avoir une voiture est pratique. J’ai déjà vécu seule et sans voiture, j’ai souvent porté les sacs de courses pleins à craquer et dans ces moments là j’aurais clairement apprécié de pouvoir tout coller dans un coffre, tout comme les fois où j’étais conviée loin en banlieue, j’aurais immédiatement rêvé de faire un trajet en voiture plutôt que de prendre 3 lignes différentes de métro et un bus.

Cependant si ça m’aurait souvent évidemment facilité la vie et amené en confort, ça n’a jamais été un besoin.

J’ai toujours vécu dans des quartiers très bien desservis en transports. Mairie de Montrouge, quartier République à Paris. J’avais tout à dispo. Bus Metro ou encore tram. Pas besoin d’allumer une cigarette, souvent le trajet était trop court tant les moyens de locomotion étaient proches et variés. Et fréquents.

Un coup de carte orange et hop, paname et alentours étaient à moi. Et puis le Taf payait la moitié de la carte orange. Je ne pouvais même pas me plaindre d’avoir à la payer trop cher, elle.

J’avais d’ailleurs fait le calcul, quelques fois. Lors des premiers jobs, si j’avais eu à payer le permis, puis la voiture, et l’assurance, et l’essence, et des parkings parce que se garer à Paris et banlieue c’était déjà tellement la joie, bah j’aurais été encore + fauchée, tandis que je ne touchais qu’un smic.
Alors non là encore, la voiture et le permis n’étaiten pas un besoin. Tandis que ne pas en avoir était une sacrée économie.

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Des Excuses ?

J’aime à penser qu’il y a plein de très bonnes raisons de ne pas avoir le permis et ne pas avoir de voitures. Je ne pollue pas, je suis donc un peu écolo malgré moi :) Mauvaise foi sur ce coup là ? Oui, je le reconnais volontiers.

Je ne dépense pas toute une partie de mes revenus à payer l’assurance, l’essence, la caisse, l’entretien de la caisse. Tout comme je n’alimente pas un marché du permis que je trouve trop cher, alors que fut une époque, on encourageait les jeunes à le passer à moindre coût. J’envie parfois aussi ces potes qui ont passé le permis gratuitement en faisant l’armée. C’était comme ça, mais l’air de rien, ils tiraient quand même un truc positif à avoir été bloqués pendant des mois ou + là-bas.

Ferai-je la démarche que de m’inscrire dans une auto-école si j’avais le temps et l’argent ? Le pire, c’est que je crois que non. Cela ne m’attire pas. Je n’en ai pas besoin. Ni en vivant seule, ni maintenant en vivant dans un foyer avec enfant. Je reconnais volontiers que c’est d’une utilité incroyable et indéniable justement quand il y a un ou plusieurs enfants. Mais nous sommes en région parisienne, avec tout à portée de main. Avec tout à quelques pas. Pharmacie au pied de l’immeuble, généraliste à 500 mètres. Restaurants, supermarchés…

Alors non je n’ai pas l’permis. Mais ça va.

Ce qui reste comme très souvent, le plus chiant dans le fait de ne pas avoir le permis après la trentaine, c’est encore le regard des autres. Un regard rond, stupéfait. Un regard parfois même inquisiteur qui fleure le jugement et le : ‘Euh tu n’as pas l’permis alors que t’as plus de 30 ans ? Bah t’as un peu raté ta vie. T’attends quoi ?’.

Si je vivais en province, ce à quoi j’aspire, alors oui. Je ferai l’effort de prendre des cours et de passer le permis. En attendant, je vis sans. En fait, je vis tout court. Je n’attends pas. Et vous savez quoi ? Bah ça va. Je n’en rêve pas la nuit, je ne ressens pas d’émotions particulières en passant devant une auto-école sinon que de trouver les tarifs ostentatoires.

Ah si ! J’ai une envie en ce moment. Celle d’opter pour le deux roues. Mais là aussi, je sens déjà poindre le regard inquiet qui se posera sur moi quand je le dirai de plus en plus clairement. Vous savez, le regard qui dit :’Du deux roues en région parisienne ? C’est mission suicide’.

Affaire à suivre !

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Griselidis
Griselidis

Maman depuis septembre 2018, j'alimente cet humble blog avec des tranches de vie du quotidien depuis plus de 9 ans. En partageant sur les plantes de notre jungle intérieure ou encore sur notre vie de famille recomposée

2 commentaires

  1. Je me sens beaucoup moins seule ! J’ai 26 ans, toujours pas le permis, et mon copain, 31 ans, toujours pas le permis non plus ! Mais on le vit bien lool. Enfin je vais quand essayer de le repasser (pour la 3eme fois, pour lui comme pour moi d’ailleurs…), juste en prévention pour plus tard, quand un petit tétard pointera le bout de son nez et que ca sera compliqué de slalomer avec la poussette dans les transports en commun. Mais perso’ je n’aime pas conduire, je ne fais jamais de long trajet en voiture (en temps que passagère je veux dire hein) car j’ai le mal des transports, et surtout j’ai peur des accidents de voitures…..Donc n’ayons pas honte de ne pas savoir piloter une grosse boite de conserve :p

  2. Je suis en 2 roues et oui, c’est assez difficile en région parisienne. Les automobilistes sont très agressifs avec les cyclistes et je me sens toujours très vulnérable. Mais bon, j’ai mon permis et j’assume tout à fait de ne pas conduire en voiture. C’est beaucoup de frais, un entretien assez conséquent et je n’ai pas envie de rajouter à la pollution déjà présente des voitures donc je préfère me battre pour que ce soit moins dangereux de faire du vélo.

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