Aimer Son Boulot, C’est Possible

J’ai longtemps cru qu’aimer son travail, ça tenait de l’exceptionnel ou que c’était réservé à d’autres. Pour avoir eu divers boulots en tout genre depuis maintenant près de 17 ans, pendant mes études et ensuite, je sais que beaucoup de jobs sont bien souvent hélas, des jobs alimentaires.

Bosser pour le Crous quand j’étais à la Fac, être surveillante en lycée avec le bonus Internat tout en étant plus jeune que certains élèves, répondre au téléphone pour un célèbre annuaire d’un opérateur de téléphonie mobile, faire les vendanges ou encore maroufler des logos sur des morceaux de plexi, ce n’était pas de l’amour, évidemment. Encore que, je n’ai pas non plus détesté la plupart de ces jobs.

Ils m’ont permis de rencontrer des personnes géniales que je croise encore aujourd’hui, 15 ans plus tard pour certain(e)s.

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Le fait est que ces jobs, je les avais accepté parce qu’il le fallait, pour présenter des bulletins de salaire aux propriétaires d’appartements sans quoi il aurait été impossible de louer en région parisienne. Et si je prenais ces jobs, c’est aussi parce que je voulais conserver mon indépendance, assumer certains frais d’étudiante même si j’étais boursière, la bourse ne couvrant pas tout, loin s’en faut. Je les prenais finalement pour toutes les raisons qui font qu’en général, on a job alimentaire. Pour manger, se loger, pouvoir étudier.

Aujourd’hui, mes jobs ne sont plus alimentaires. Et bosser en Freelance me l’a rappelé, d’une très jolie manière. Bien sûr que quand je travaille, c’est toujours en partie pour couvrir ces frais classiques que nous sommes beaucoup à avoir : les fameuses charges, le logement, l’alimentation… Mais je suis encore plus consciente depuis quelques temps, que j’ai de la chance. Je me sens chanceuse d’aimer ce job en freelance. Je me sens privilégiée quand je bosse de chez moi, quand je peux prendre le temps de m’organiser et faire ce que j’aime. Je réalise qu’après des années à avoir pratiqué des jobs alimentaires ou en partie alimentaires, je n’en suis plus là. Et si justement je peux désormais bosser en souriant non pas parce qu’un collègue aura sorti une boutade, mais parce que j’aime ce que je fais, c’est parce que je suis passée par ces cases des jobs alimentaires. C’est parce que j’ai ce recul qui me permet de comparer les expériences passées et l’actuelle.

Je ne regrette donc aucun de ces jobs, qui pendant des années, m’ont permis de me faire plaisir à côté, même si ce n’était pas de l’amour au travail lui-même. Grâce à ces jobs, depuis que je suis sortie du lycée, je n’ai absolument jamais connu de chômage du tout. En 17 années de vie pro, même pendant mes années d’études, je n’ai jamais eu de creux entre deux jobs. Alors je me sens chanceuse dans ma vie pro. Chanceuse d’avoir toujours pu travailler car ma santé me le permettait, on oublie souvent combien la santé peut parfois être un frein. Je me sens chanceuse d’avoir eu des opportunités que je n’aurais pas eu si je n’avais pas connu les bonnes personnes, cela compte aussi et je ne crache pas dans la soupe. Je me sens chanceuse d’avoir eu cette éducation qui m’a inculqué que rester oisive n’amenait jamais grand chose de concret. Je me sens chanceuse et je souris.

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Fichtre. J’ai un job que j’aime ! Cela peut paraître complètement dérisoire ou encore ridicule à beaucoup de personnes, mais pour moi, c’est une victoire, une belle victoire. Une chance dont je ne veux pas me priver. Une chance que je me donne depuis un an. Et que je compte bien faire durer, même si le chemin est parfois sinueux et parsemé d’embûches. Même si je me réoriente doucement mais très sûrement.

J’aime mon boulot, ce boulot que je me suis créé. Et je souhaite à l’approche des fêtes, cela à tous. Car si je sais ce que c’est que d’aimer son boulot, je sais aussi combien il est difficile de se lever le matin et de parcourir des trajets de dingues pour se rendre à un job qu’on n’aime plus.

J’aime Mon boulot.

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Griselidis
Griselidis

Maman depuis septembre 2018, j'alimente cet humble blog avec des tranches de vie du quotidien depuis plus de 9 ans. En partageant sur les plantes de notre jungle intérieure ou encore sur notre vie de famille recomposée

4 commentaires

    • j’ai pris plaisir à l’écrire tant je pense chaque mot que j’ai tapé :) je me réjouis aussi de tous ces bons côtés ! Très bon week-end Manon :)

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